Le partenariat dévoilé mi-juin entre la SNCF et Uber interpelle, et met en lumière le virage pris par le Groupe SNCF, qui vise à agglomérer des partenaires sur ses applications digitales propres, avec l'exemple d'Assistant SNCF.
Ce modèle tranche notamment avec les politiques antérieures d'acquisitions de start-ups, dont les échecs retentissants ont eu un coût significatif pour le Groupe, tant en termes financiers que de réputation.
Bien loin d'exercer sa mission de service public, la SNCF valide le modèle social contestable - et contesté devant les tribunaux - d'Uber, pionnier de l'ubérisation de l'économie conduisant à une précarisation de ses sous-traitants, désormais reconnus comme salariés par la Cour de Cassation depuis mars 2020.
Pire, il met sous silence le modèle fiscal d'Uber, qui, s'il est légal, est axé sur une optimisation fiscale poussée à son extrême et conduit à une fuite de ses bénéfices aux Pays-Bas, Bermudes et Delaware, représentant un manque à gagner préjudiciable pour l'Etat français... et in fine pour la SNCF. »