L'égalité professionnelle avance, mais il reste encore beaucoup à faire !

L'égalité professionnelle, encore ?

La journée internationale des droits des femmes (et non pas la journée de la femme comme on l'entend couramment), reconnue par les Nations Unies, a eu lieu la semaine dernière, nul ne peut l'ignorer tant la couverture médiatique de cet évènement est importante.

Cela peut paraitre à certains déplacé, disproportionné ou anachronique et il est vrai qu'il est loin le temps où avoir une fille était vécu comme un fardeau. Les dix-neuvième et vingtième siècles ont constitué un formidable accélérateur pour le droit des femmes en France.

Qui se souvient en effet aujourd'hui :

Que l'accès des filles à l'enseignement date de 1836 ?

Que la première femme autorisée à se présenter au baccalauréat l'a été en 1861 après plusieurs années de combat ?

Qu'en 1924, une loi a été votée précisant que les programmes de l'enseignement secondaire ainsi que le baccalauréat devenaient identiques pour les filles et les garçons ?

Que jusqu'en 1944 les femmes n'avaient pas le droit de vote ?

Que jusqu'en 1965 les femmes mariées ne pouvaient pas gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari ?

Qu'il a fallu attendre 1970 pour que l'autorité parentale appartienne aux deux parents et que la loi supprime la notion de "chef de famille" du Code civil ?

Que les concours des grandes écoles n'ont été ouverts aux femmes qu'à compter de 1972 ?

Que la mixité dans les écoles n'est obligatoire en France que depuis 1976 ?

Qu'en 2000, une convention interministérielle a été signée le 25 février afin de mettre en oeuvre une politique globale d'égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif ?

Qu'en 2013 encore, une convention interministérielle pour l'égalité dans le système éducatif a eu lieu, avec pour objectif de permettre d'acquérir et transmettre une culture de l'égalité entre les sexes, renforcer l'éducation au respect mutuel et à l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes et s'engager pour une plus grande mixité des filières de formation et à tous les niveaux d'étude ?

Toutes ces lois, ces conventions ont permis un progrès dans la situation des femmes dans notre société et dans nos entreprises. Pour autant, alors que la première loi concernant l'égalité salariale date de 1972, posant le principe "à travail de valeur égale, salaire égal" en contraignant les employeurs, du secteur privé comme du secteur public, à une égalité de rémunération entre femmes et hommes, les faits sont là, têtus.

Au niveau du monde politique d'abord. Alors que les femmes composent 51,5% de la population française début 2019 et 52,3% des électeurs inscrits sur les listes électorales en avril 2019, elles ne représentent encore que 38,7% de députés (224 sur 577) en 2017 et 31.6 % des sénateurs et 80 % des maires sont des hommes.

Au niveau du monde des affaires ensuite. Combien de femmes à la tête des entreprises du CAC 40 ? Selon l'observatoire Skema 2021 de la féminisation des entreprises, les femmes occupant des postes de "présidente" ou "directrice générale" représentent 2.5 % des 80 postes potentiels des 40 entreprises du CAC 40. Et sur les 481 postes des comités de direction de ces entreprises, les femmes en occupent 98, soit un taux de 20.4 % à comparer aux 33.7 % de femmes cadres dans l'effectif. Pire, 5 de ces 40 entreprises ne comptent aucune femme dans leur comité exécutif.



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