La SNCF, un si mauvais élève ?

Billet d'humeur

Le 25 novembre dernier, l'Autorité de la Qualité de Service dans les Transports (AQST) publiait sa comparaison européenne de la ponctualité des services ferroviaires de voyageurs en 2018, 2019, et 2020.

Cette étude a été particulièrement commentée et relayée dans la presse. A la lecture des différents articles, la situation serait particulièrement alarmante : les « trains français ne sont pas très ponctuels » pour le Progrès, ils « ont encore trop de retard » pour Le Figaro, la France « aurait toujours du retard » pour Les Echos. 

De quoi, pour ces journaux, casser le monopole de la SNCF et justifier l'arrivée d'opérateurs concurrents à la SNCF, en ces temps d'ouverture à la concurrence ?

Pourtant, que nous indique l'AQST ?

Que « la France apparaît bien classée en 2019 pour la ponctualité des TGV » (première parmi les pays faisant circuler ses TGV à la fois sur voie dédiée et voie classique).

Que pour les trains Intercités, si elle est 7ème sur 10 pays étudiés, la comparaison n'est pertinente qu'avec les pays de grande taille similaires, où elle se situe dans la moyenne.

Que pour les trains suburbains, ceux de Paris et de sa banlieue se classent 8èmes sur 12, mais qu'une fois encore, la comparaison n'est pertinente qu'avec Londres (11ème), seule ville de plus de 10 millions d'habitants.

Enfin, que pour les trains régionaux, le taux de ponctualité de 92 % classe la France 8ème sur 16, malgré un réseau plus dégradé que la moyenne. Et, parmi les 7 pays la devançant, la majorité (57 %) étaient en situation de monopole de droit ou de fait. L'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional ne serait ainsi pas une condition sine qua non à la qualité du service.

De quoi se rappeler, une nouvelle fois, qu'il faut se méfier des effets de communication et vérifier les données brutes des sources d'information. Devant la multitude d'articles publiés au quotidien, votre expert est à vos côtés pour vous apporter les décodages et décryptages utiles pour cerner les enjeux de vos secteurs d'activité.

Partager cet article